Comme le Dnipro Dnipropetrovsk, le Shakhtar Donetsk a croisé à de nombreuses reprises la route de clubs français. Le Paris Saint-Germain sera la septième équipe issue de l’Hexagone à défier le club neuf fois champion d’Ukraine. Retour sur les six confrontations précédentes qui ont souvent tourné à l’avantage du club du Donbass.

1979/1980 : Coupe de l’UEFA | premier tour

  • Shakhtar Donetsk – Monaco : 2-1, 0-2 Retrouver la première confrontation de l’histoire entre le Shakhtar et un club français, c’est remonter à une époque lointaine. Bien avant Lucescu, bien avant Franck Henouda et la filière brésilienne, le Shakhtar évoluait dans le championnat d’URSS, championnat dont il n’était pas l’une des équipes majeures puisque contrairement à ses compatriotes du Dynamo Kiev, du Dnipro Dnipropetrovsk voire du Zorya Luhansk (ex-Zarya Vorochilovgrad) il n’a jamais remporté le championnat soviétique. En 1978, il parvient toutefois à se hisser à la troisième place et se qualifie donc pour la Coupe de l’UEFA 1979/1980. Lors du premier tour, en septembre 1979, il est opposé à l’AS Monaco de Rolland Courbis, Albert Emon et Jean Petit (quatrième du championnat de France quelques mois plus tôt). Au match aller, le Shakhtar mène 2-0 grâce à Rudakov (48′) et Sokolovski (70′) avant que Petit ne réduise le score à dix minutes du terme. Au retour, à Louis-II, deux buts inscrits en début de seconde période permettent à l’ASM de s’imposer (2-0) et de se qualifier pour le tour suivant. La première confrontation France – Shakhtar tourne donc à l’avantage du club de la principauté.

2005/2006 : Coupe de l’UEFA | phase de groupes

  • Rennes – Shakhtar Donetsk : 0-1 Quatrième du championnat de France 2004/2005 devant l’OM, le Stade Rennais retrouvait la coupe d’Europe avec appétit. Après avoir éliminé Osasuna, il est parvenu à se qualifier pour l’étrange phase de poules que proposait la coupe de l’UEFA à l’époque; avec ses groupes de cinq, ses matchs aller sans match retour et ses trois qualifiés. Le Shakhtar Donetsk figure parmi les adversaires de Rennes : le club ukrainien est un reversé de la Ligue des Champions, épreuve dont il n’est pas parvenu à passer le tour préliminaire. Avant d’affronter le Shakhtar, Rennes n’est pas au mieux puisqu’il a perdu face à Stuttgart (0-2) et sur le terrain du Rapid Bucarest (0-2). En visite en Bretagne, les Ukrainiens l’emporteront (1-0) grâce à leur international brésilien Elano, buteur sur penalty (38′). Ils prolongeront ainsi le cauchemar rennais qui s’achèvera par une humiliation (1-5) sur la pelouse du PAOK Salonique. Le Shakhtar terminera quant à lui deuxième du groupe et accédera au tour suivant.

2005/2006 : Coupe de l’UEFA | seizièmes de finale

  • Lille – Shakhtar Donetsk : 3-2, 0-0 Après Rennes, c’est une autre équipe française qui s’apprête à affronter le Shakhtar Donetsk lors de cette édition 2005/2006 de la Coupe de l’UEFA. Reversé de la Ligue des Champions, le LOSC reçoit le club ukrainien à la mi-février au Stadium Nord. Les Nordistes ouvrent rapidement le score et confirment leurs bonnes dispositions en deuxième période pour finir par mener 3-0 à une minute de la fin du temps réglementaire. C’est le moment choisir par le Shakhtar pour démarrer une remontée de folie : Brandão puis Marica permettront au club de Donetsk de repartir avec une défaite moins lourde (2-3) et de réelles chances de qualification. Un but aurait pu suffire au Shakhtar Donetsk pour se qualifier pour les huitièmes de finale mais le LOSC version Puel, souvent solide à défaut d’être génial, tiendra le coup au retour (0-0). L’aventure du Shakhtar prend fin en seizièmes de finale.

2006/2007 : Coupe de l’UEFA | seizièmes de finale

  • Shakhtar Donetsk – Nancy : 1-1, 1-0 À cette époque, l’AS Nancy-Lorraine s’installe tranquillement dans le paysage du football français. Promu en Ligue 1 à l’issue de la saison 2004/2005, le club entraîné par Pablo Correa a assuré tranquillement son maintien et, cerise sur le gâteau, a arraché une qualification européenne grâce à sa victoire en Coupe de la Ligue. Lors de la Coupe de l’UEFA 2006/2007, Nancy crée la sensation en éliminant Schalke 04 lors du tour préliminaire puis en terminant devant le Feyenoord et le FC Bâle lors de la phase de poules. En seizièmes de finale, Nancy est opposé (comme Lille un an plus tôt) au Shakhtar Donetsk, troisième de son groupe de Ligue des Champions. Au match aller, en Ukraine, Marc-Antoine Fortuné ouvre le score à la 81ème minute mais Darijo Srna égalise trois minutes plus tard. Le match s’achève sur un score de 1-1 plutôt favorable aux Lorrains. Au match retour, Fernandinho inscrira le seul but du match à la 71ème minute et scellera la qualification du Shakhtar pour les huitièmes ainsi que l’élimination d’une équipe de Nancy loin d’avoir démérité. Le club du Donbass quittera la compétition au tour suivant avec d’énormes regrets : après avoir accroché le FC Séville, tenant du titre, chez lui (2-2), il mènera deux fois au score avant de voir les Andalous égaliser dans les arrêts de jeu grâce à leur gardien Palop pour l’emporter en prolongations puis remporter la Coupe de l’UEFA une fois de plus.

2008/2009 : Coupe de l’UEFA | quarts de finale

  • Shakhtar Donetsk – Marseille : 2-1, 2-0 Une déviation de la tête de Samassa pour un but de Tyrone Mears. Voilà comment l’OM s’est qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de l’UEFA 2008/2009. Son adversaire ? Le Shakhtar Donetsk, reversé de la Ligue des Champions puis tombeur de Tottenham et du CSKA Moscou. Un adversaire qui semble à première vue abordable pour une équipe marseillaise en pleine forme à cette époque. L’OM aligne pourtant une composition assez défensive à Donetsk et s’incline très logiquement (0-2, buts de Hübschman et Jádson) face aux Ukrainiens. Un tel retard est difficilement rattrapable mais au Stade Vélodrome, tout est possible. Rapidement, lors du match retour, les Olympiens prennent leurs marques et tente de bombarder les cages de Pyatov, sans précision. Pire encore, ils se feront surprendre par un tir improbable de Fernandinho (30′). Les Marseillais, qui doivent marquer quatre fois, ne perdent pas espoir et Hatem Ben Arfa égalise juste avant la pause. La seconde période est une copie conforme de la première et au fil des minutes, l’OM doit se faire une raison : l’aventure s’arrêtera là. En fin de rencontre, Luiz Adriano scellera la qualification du Shakhtar en inscrivant le but de la victoire (2-1). En parallèle, un autre duel ukrainien opposait le Dynamo Kiev au PSG ; un duel facilement remporté par le Dynamo (0-0, 3-0). La France attendait son « Classico », elle a eu un klasychna. En demi-finales, le Shakhtar éliminera le Dynamo avant de battre en finale le Werder Brême à Istanbul (2-1 a.p.) pour devenir le premier club de l’Ukraine indépendante à remporter une coupe d’Europe, en l’occurrence la toute dernière édition de la Coupe de l’UEFA.

2009/2010 : Europa League | phase de groupes

  • Shakhtar Donetsk – Toulouse : 4-0, 2-0 Pour cette toute première édition de l’Europa League, le Shakhtar Donetsk remet son titre en jeu. Il aurait aimé participer à la Ligue des Champions mais une élimination étonnante face aux Roumains de Timişoara lors du troisième tour préliminaire le contraint à participer à cette nouvelle compétition qui succède à la Coupe de l’UEFA. Le Shakhtar hérite d’un groupe à sa portée où figure une équipe française : Toulouse. Cette dernière a étonné en terminant quatrième de Ligue 1 grâce à un plan de jeu made in Ligue 1 : une défense solide, un milieu resserré et un seul attaquant de pointe pour finir le travail, en l’occurrence André-Pierre Gignac, auteur de la meilleure saison de sa carrière. La campagne d’Europa League démarre plutôt bien pour les deux équipes : le Shakhtar cartonne sur le terrain du FC Bruges puis face au Partizan Belgrade sur le même score (4-1) tandis que Toulouse l’emportera à Belgrade (3-2) avant de concéder un nul frustrant dans les arrêts de jeu face aux Belges (2-2). Si les débuts sur le terrain sont encourageants, le TFC aura vécu un drame avec la mort à Belgrade de l’un de ses supporters, Brice Taton, agressé par des hooligans adverses. La première rencontre entre les deux équipes se déroule dans la toute neuve Donbass Arena et l’entraîneur toulousain Alain Casanova, en bon coach de Ligue 1, choisit de faire tourner : Machado, Gignac et Sissoko sont sur le banc. Le Shakhtar Donetsk, avec son équipe-type, ne fait qu’une bouchée du TFC (4-0). Au match retour, l’histoire est quasiment la même puisque Gignac et Sissoko sont de nouveau sur le banc, accompagnés cette fois par Étienne Capoue. En deuxième période, le Shakhtar assure de manière logique son succès (2-0) et sa qualification pour les seizièmes de finale. Toulouse s’arrêtera au premier tour tandis que les Ukrainiens ne conserveront pas leur titre, éliminés dès les seizièmes de finale par Fulham (2-1, 1-1).

Vous pouvez aussi lire :

Shakhtar Donetsk, une histoire à réécrire
On a discuté avec Franck Henouda, agent reponsable de la fillière brésilienne du Shakhtar Donetsk
Rinat Akhmetov: le roi de la Donbass n’est pas mort !

Karim Hameg

1 Comment

  1. Pingback: Shakhtar Donetsk - Séville : neuf ans plus tard - Footballski - Le football de l'est

Leave A Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.