Depuis 1922, la ville de Poznan possède dans ses rangs une association qui fait vibrer le cœur des habitants de cette région historique de Pologne: la Wielkopolska ( trad : Vieille Pologne).

Mais dans cette partie de l’Europe où le football est roi (avec le M.M.A, oui le Polonais aime la fight mais pas toujours avec succès), il faut attendre 1922 pour voir apparaître ce club mythique; tout simplement car avant 1918 la Pologne n’existe plus. Divisée depuis 1795, Poznan était allemande ( Posen pour nos amis d’outre-Rhin, il n’avait pas que l’Alsace et la Lorraine).

Le club est créé à Dębiec, la ville voisine de Poznan, par une bande de cheminots fans de foot et disposant d’un bout de gazon. Oui à l’époque la Pologne se transforme en grenier à blé de l’Europe de l’Est, le gazon n’est pas vraiment la priorité d’un pays où tout est à reconstruire. Les kolejorz (cheminot en argot polonais) , le surnom des joueurs et supporters du Lech, restent trois ans à Dębiec avant de déménager vers la capitale de la région : Poznan.

Le club arrive en 1931 en Classe-A ( la first classe ouvrière), c’est à dire la première division polonaise. Entre temps le club est renommé le KPW Poznan, autrement dit le club sportif de la gare Poznan. Oui à l’époque Zlatan était au guichet et Lewandowski contrôlait le billet de ses dames en essayant de faire claquer les filets… à courses des polonaises. Le KPW reste en première division jusqu’à l’envahissement du terrain par le Bayern MUNCHEEENNNN (papiiirrree artung, désolé j’ai encore une fais une soirée OSS 117) en 1939.

Une fois la guerre finie, la Pologne se retrouve dans le même état qu’en 1918, c’est à dire en dessous de tout et avec des milliers d’enfants russes ou allemands illégitimes. Le championnat polonais reprend lui au printemps 1946. Pendant ce temps le club change encore de nom et devient le KKS Poznan, autrement dit Union (ou club) sportif des cheminots, fini les p’tits gars aux guichets en cravate, bonjour aux monsieurs à la figure toute noire et aux yeux bleus (spécialité physique des polonais(es)).

En 1957, le fameux LECH (prononcé comme Kara dans the fear city, la langue sortie entre les lèvres lèrrehhh, sinon lèche mais c’est « pas bien ») apparaît, ce qui permet 2 ans plus tard de descendre en seconde division ( je pense que le mec de la ligue en avait marre de pourrir la fiche bristol dans le dossiers de la Fédé polonaise). Le club « grâce » à cette descente obtient son premier titre de l’histoire en groupa II nord, une ligue 2 pour la partie nord du pays ( une ligue 2 pour la partie nord du pays …). Et puis l’équipe redescend l’année suivante en 1961, il faudra attendre l’arrivée d’Edmund Bialas en 1969 pour créer une équipe digne de ce nom et rester en première div. Pendant ce temps le Warta Poznan et le Legia Varsovie, les deux clubs rivaux du Lech, s’amusent et enquillent les titres et les coupes ( 2 titres pour le Warta, et 4 titres et 4 coupes pour le Legia). Pour corser l’histoire, le Lech jouant en division inférieure fait quelque fois office de lever de rideau pour les rencontres du Warta ( à quand les Rennais au Moustoir).

Heureusement, l’équipe de Jerzy Kopa ( aucun lien et en même temps t’es jamais sûr en Pologne), qui succède à Bialas, commence à percer en 1er division et se hisse en 1978 à la troisième place du championnat polonais, ce qui ouvre la porte des folles épopées européennes et du fergieski time. C’est donc le 13 Septembre 1978 à domicile que le Lech Poznan prendra sa première branlée européenne par une belle équipe allemande, le MSV Duisburg 5 à 0 propre (deutch quali…). Pour leur défense, les kolerjorz arriveront deux fois en huitièmes de finals d’une compétition européenne en 1988/89 et en 1990/91. La première fois en C2 stoppé par le FC Barcelone des hollandais magiques et leur football total, puis en 1991 par la Bande à Nanard et le paiement en deux fois sans frais.

85423 Lada ont été détruite pour faire ce stade.
85423 Lada ont été détruites pour faire ce stade.

La décennie des kolejorz 1983 – 1993

Après s’être installé confortablement dans l’élite footballistique du pays, le Lech passe un nouveau cap avec l’arrivée de Wojciech Łazarek, entraîneur plutôt habitué à jouer le milieu de tableau polonais. Il va alors prendre en main une génération exceptionnelle de joueurs qui va permettre au Lech de remporter de nombreux titres et surtout permettre à la sélection nationale d’arracher la 3ème place au mundial 1982 en Espagne (en battant la France 3-2 lors de la petite finale). Cette génération est guidée par Mirosław Okoński et Krzysztof Pawlak, tous les deux présents chez les «Białe Orły» ( les aigles blancs, surnom de l’équipe polonaise).

Cette décennie, avant d’enchainer les titres, commença déjà par l’arrivée d’un nouveau en stade en 1980. Fini le squat chez les voisins du Warta, place au Stadium Municipal (l’actuelle Ineo stadium), après 12 ans de construction (1968-1980) les Kolejorz passent à la vitesse supérieure. D’abord avec Lazarek qui va glaner 4 titres en 4 ans, deux coupes en 82 et 84, puis deux championnats 83 et 84. Le premier et unique doublé du Lech marquera le départ du coach pour l’équipe du Lechia Gdansk qui fut ainsi son dernier club en tant que joueur. Gdansk, pour les non-géographes-politologues, est une ville de chantiers navals au nord du pays, au bord de la baltique, là où a commencé le mouvement Solidarnosc (solidarité) dirigé par Lech Walesa le «libérateur» du pays et premier président de la république ( élu). A l’époque c’était une des rares formations ouvertes (peut-être la seule) avec une vie plus souple durant la répression communiste.

L’équipe vit l’arrivée en partie d’une nouvelle génération de joueurs tout aussi talentueuse que la précédente mais dont le potentiel fut écrasé pendant 5 ans par le Górnik Zabrze (ville au sud de la Pologne proche de Cracovie). Les sudistes vont tout rafler sur leurs passage avec 4 titres d’affilée et 2 coupes de Pologne, mais le Lech continue de squatter les premières places de l’Ekstraklasa (prononce ça comme tu veux). Au final le seul grand problème du Lech Poznan fut jusqu’en 1993 la valse incessante des entraîneurs. De Lazarek en 1984 jusqu’au titre de 1993 par Jakóbczak, le Lech aura connu 11 entraîneurs, une instabilité dont les supporteurs des kolejorz aurait pu se passer allègrement.

Pendant la domination du Gornik, le Lech emmené par Andrzej Juskowiak, formé au club et promu en équipe première en 1987, va accrocher une Coupe en 1988 et trois titres en 1990, 1992 et 1993. C’est durant cette année 1993 que Juskowiak est parti faire le bonheur du Sporting Portugal, et ainsi rajouter d’autres lignes à son palmarès. C’est d’ailleurs pendant ses trois derniers titres que le Lech arrivera par 3 fois en 16e de finale de la Ligue des champions.

La fin des années 90 est une longue et inexorable descente pour le Lech Poznan qui verra le club atterrir à la fin de la saison 1999/2000 en seconde division. Après une remontée deux ans plus tard et une bonne place de 5e lors de la saison 2002/2003, les joueurs de Poznan renouent avec les titres avec une Coupe de Pologne en 2004. Après s’etre stabilisé quelques saisons en haut du classement, le Lech voit l’arrivée de ROBERT, Robert qui ?

Robert Lewandowski. Formé à Varsovie par le Varsovia puis le Legia (ou les ennemis intimes, Fabrice Fiorèski), le jeune Robert est repéré en deuxième division (à Znicz Pruszków) par le Lech. En deux ans, il va planter 41 buts en 82 matchs, remporter une Coupe en 2009 pour sa première année et ensuite un championnat en 2010. Il découvre ainsi la Coupe d’Europe et l’équipe nationale dans le même temps. Il passe directement titulaire chez les rouges et blancs. Après le départ pour 4,5 millions d’euros au Borussia Dortmund (record de l’époque pour un joueur d’Ekstraklasa qui sera ensuite détrôné par A.Mierzejewski qui passe du Polonia Varsovie à Trabzonspor pour 5,3m d’euros en 2011), les Kolejorz recrutent dans toute la Pologne. La première saison post-robert fut assez compliquée (8 ème ), les saisons 2012 et 2013 voient le Lech finir à la 4 ème et seconde place de l’Ekstraklasa. Derrière le géant et ennemi juré le Legia, le Lech prend la place de l’outsider probable.

Actuellement second du championnat à deux matchs de la fin de la première phase, le Lech est à 10 points du Legia, qui possède l’ossature de l’équipe nationale, le plus gros budget du pays avec 23.7M contre 10.9M pour le Lech qui est le second budget. L’effectif concocté par l’espagnol Bakero profite au tout jeune venu Mariusz Rumak pur produit du Lech seulement 37 ans et qui a déjà entrainé toutes les catégories de jeunes du club. En passant de l’école du football à l’équipe première en tant qu’assistant, il possède toute la confiance du club qui vécut une première expérience mitigée avec un entraîneur ouest-européen en 92 ans d’histoire.

 

robert a gagné grâce à marcel, et il est content.
Robert a gagné grâce à Marcel, et il est content.

 Axel Maugendre

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