Ondrej Duda, ce nom vous est peut-être encore inconnu. Pourtant, en Slovaquie, ce dernier est considéré depuis des années comme l’un des futurs grands joueurs du pays. Ce statut, beaucoup de joueurs ont dû le porter à commencer par ses compères Vladimir Weiss ou Miroslav Stoch. Alors que ces derniers s’enfuyaient dès le plus jeune âge des Carpates pour rejoindre l’Angleterre, Ondrej, lui, a la tête sur les épaules. Portrait d’un homme qui devrait éclabousser le football européen dans les années à venir.

Une jeunesse à l’Est

Formé à Košice, l’enfant de Snina a d’abord montré ses qualités dans sa ville natale située dans l’Est slovaque dès le plus jeune âge. À vrai dire, le football a toujours eu une place importante dans sa vie comme il l’expliquait dans l’une de ses premières interviews pour le quotidien slovaque Talenty.

« J’ai commencé la pratique du football dès le plus jeune âge, depuis que je sais marcher à vrai dire. Lors de mon enfance à Snina j’ai joué très tôt au football avec des adolescents plus âgés, ce qui m’a permis de me développer plus rapidement. J’ai connu de nombreux entraineurs dans ma jeunesse mais l’homme qui m’a le plus aidé et soutenu reste mon père, il me donne encore énormément d’affection et me soutiendra toujours. »

Attaquant lors de sa jeunesse, il montre déjà des qualités présentes dans son jeu actuel à savoir vitesse et mobilité. Ces qualités tapent dans l’œil des recruteurs de Košice et le club fait signer Ondrej très jeune. Loin d’être le footballeur qu’il est actuellement, ce dernier apprend et prend confiance dans l’un des meilleurs tremplins du football slovaque. C’est à 17 ans qu’Ondrej Duda foulera pour la première fois les pelouses professionnelles lors d’un match face au Slovan Bratislava.

Ondrej Duda lors de ses débuts à Kosice
Ondrej Duda lors de ses débuts à Kosice

Meneur de jeu alliant technique et vitesse, il s’imposera comme l’un des hommes à suivre dès l’âge de 18 ans avec le Košice de Ján Kozák. Avec ce formateur hors pair, Ondrej apprend, progresse et atteint l’apogée avec son club formateur en gagnant une coupe de Slovaquie.

« Après avoir signé à Košice, j’ai commencé à jouer avec les U17. Les conditions étaient parfaits pour progresser et j’ai franchi les étapes progressives avant d’atteindre l’équipe première sous la direction de Ján Kozák. C’était le meilleur endroit pour progresser. » expliquait-il toujours dans Talenty.

Ces performances attirent l’œil des recruteurs slovaques mais surtout étrangers notamment le Napoli qui se positionne très tôt sur le jeune Slovaque avec un atout de taille, avoir Marek Hamšík comme ambassadeur national. Pourtant, Ondrej refuse. Encore trop jeune, Duda ne souhaite pas quitter sa Slovaquie et sa région de Prešov. Mais quand le Legia vient lui aussi toquer à sa porte et déposer 300 000€ sur la table, le Slovaque réfléchit à deux fois et se laisse convaincre par le fait que le club polonais est un très bon tremplin pour sa progression, d’autant plus que Varsovie n’est situé qu’à 450 km de sa ville natale, Snina.

L’accomplissement du légionnaire

À son arrivée en terre polonaise, son nom ne faisait pas réellement rêver les supporters légionnaires mais en l’espace de quelques matchs il devint l’un des hommes forts de l’attaque du décuple champion de Pologne. Entre le championnat et la coupe, Ondrej joue plus d’une quarantaine de matchs en montrant une progression fulgurante dans son jeu.

Le meneur de jeu slovaque joue toujours aussi bien de sa vitesse et de sa mobilité, avale les espaces avec des appels tranchants et n’hésite plus à déstabiliser les défenses par sa technique supérieure à la moyenne comme le prouve son magnifique show face au Metalist Karkhov en Europa League, un match où il inscrira d’ailleurs le seul but du match, et quel but !


Grand pont, petit pont, but, le rêve de tout gosse.

La tête sur les épaules, Duda prouve une nouvelle fois sa mentalité exemplaire en refusant une offre d’Anderlecht en janvier 2014, six mois seulement après son transfert en Pologne. Ce dernier déclarant qu’il se sentait parfaitement bien en Pologne et que son club actuel était l’un des meilleurs pour continuer à progresser. De même, il n’hésitera pas à balayer les différentes rumeurs à son sujet que ce soit l’OM, Hambourg ou d’autres clubs européens en signant un nouveau contrat avec le club polonais. Une prolongation qui ravissait d’ailleurs Jacek Mazurek, directeur sportif du club de Varsovie.

« Cet accord est le résultat de notre confiance mutuelle. Nous apprécions son honnêteté et son engagement tandis qu’il a déjà prouvé à de nombreuses reprises ses qualités footballistiques. »

Ce choix de rester en Pologne l’emmènera tout droit vers une reconnaissance du peuple slovaque le considérant comme l’un des bijoux nationaux et le voyant déjà supérieur à l’emblématique Marek Hamšík. C’est d’ailleurs en remplaçant ce dernier qu’Ondrej Duda revêtit pour la première fois le maillot de la sélection slovaque dans un match en novembre 2014 face à la Finlande. Cette sélection, Duda rêve de s’y installer et son sélectionneur y croit également. Depuis longtemps d’ailleurs, le sélectionneur slovaque étant tout simplement Ján Kozák, l’homme qui était à la tête de Košice et qui a fait débuter le natif de Snina en première division slovaque. Un sélectionneur qui n’hésite pas à encenser son protégé lors de ses conférences de presse:

« J’ai connu Ondrej alors qu’il était un jeune garçon d’à peine 17 ans avec un immense talent, un talent qu’il démontre encore aujourd’hui avec le Legia Varsovie. En peu de temps il a su gagner la reconnaissance et le respect de tous ses nouveaux coéquipiers. Il a un grand potentiel et représente le genre de joueur dont on a besoin. Il ne fait aucun doute qu’il aura sa chance en sélection dans un avenir proche. »

C’est ainsi, qu’un jeune homme de l’Est de la Slovaquie a su faire son trou petit à petit dans le monde du football professionnel, en s’imposant dans tous les clubs où il a eu la chance de jouer et en démontrant au fil des saisons une progression constante. Aujourd’hui, il n’est pas étonnant de voir son nom lié à un futur transfert dans des clubs européens huppés tant son talent ne demande qu’à s’exprimer aux yeux du plus grand nombre. Sans aucun doute.

Pierre Vuillemot

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